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V                Conclusion

Grâce à la mise au point de minutieux emplois du temps en passant par sa volonté de ne devoir des réussites qu'à elle-même jusqu'à l'écriture de ses mémoires d'une ampleur phénoménale, Beauvoir n'avait qu'un seul désir : être sa propre origine et construire son avenir. Pour ce faire, elle se devait de donner du sens à chaque instant de sa vie. Beauvoir prend le lecteur comme témoin, et raconte tout à celui-ci sur sa vie privée comme sur sa vie publique. Il n'existe aucun espace secret du secret dans les mémoires de Beauvoir à tel point que le lecteur a souvent l'impression d'être dans la situation du voyeur. Quelle naïveté d'enfant pourtant de croire que c'est en parlant librement de soi qu'une personne se dévoile le mieux ; à force de ne garder aucun espace du secret, Simone de Beauvoir devient presque obscure aux yeux de son lecteur qui a le vertige face à la prolifération de détails qu'elle lui fournit. L'accumulation de détails sur la vie quotidienne la rend proche de toutes les femmes et c'est pourquoi, de nombreuses jeunes filles et jeunes femmes se sont identifiées à Simone de Beauvoir. Elle a admirablement su rendre compte de la vie quotidienne des femmes qui ne s'y sont pas trompées et se sont reconnues dans ses mémoires. Ces deux premiers volumes des mémoires ne sont pas une grande réussite sur le plan littéraire mais ils ne peuvent que toucher le lecteur par leur volonté d'être proche de lui. Les mémoires de Simone de Beauvoir sont inclassables, du point de vue "littéraire" mais ont le mérite d'être très proche du lecteur.

 

 

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